Qualité des Chapeaux Panama

Chapeaux Panama : Déterminer leur qualité

Si vous avez déjà fait l'expérience de "véritables tapis perses" en promotion de 50 à 70% dont on vante les mérites à coup de "artisanat original", "réalisé pendant des mois par des super artisans" et de "matériaux d'exception" avant de déboucher sur un "allez combien tu m'en proposes ?", il est aisé d'imaginer la difficulté à discerner l'authentique du reste pour un néophyte. Ceci est tout aussi valable pour un tapis perse que pour un chapeau Panama, je terminerai donc mon introduction sur cette suggestion: si vous ne vous y connaissez pas en Panama, connaissez votre revendeur. Tromper quelqu'un est d'autant plus facile que le sujet est précis et compliqué, voici donc quelques repères à garder à l'esprit quand vous recherchez un Panama:

1. Un chapeau est qualifié de "Panama" dès lors qu'il est confectionné à partir d'une paille bien particulière. Sans rapport direct à sa coupe ou sa qualité malgré les idées reçues. La plante dont il est fait se nomme "carludovica palmata" et pousse dans les basses-terres côtières de l'ouest sud-Américain (et non à Panama, et encore moins à Paname !). De fait, de nombreux chapeaux sont vendus à juste titre sous le nom de Panama sans pour autant constituer un abus de langage ou une escroquerie. La difficulté réside donc dans la faculté à justifier un prix pouvant varier de 6€ à plus de 6000€.

2. Un connaisseur commence généralement par examiner la finesse du tissage. Ces chapeaux sont tissés à la main, majoritairement en Équateur, et la paille utilisée peut être plus ou moins affinée en la divisant successivement en deux. Chaque fois que la largeur est divisée (avec l'ongle de l'artisan), la quantité de travail se voit multipliée par quatre. Ceci étant, on peut aisément comprendre que la finesse d'un tissage influence très grandement le prix d'un Panama et ce à juste titre.

3. Mis à part la finesse d'un tissage, sa qualité est également déterminée par sa régularité et son opacité. La qualité d'un tissage sera donc d'autant plus grande qu'il sera exempt de trous et/ou d'irrégularités. Fiez-vous à l'uniformité de l'ensemble. Les fibres doivent donc suivre une trajectoire rectiligne autant que possible et se ressembler.

4. La couleur du chapeau en elle-même n'influence pas dramatiquement sur le prix et ne peut servir à justifier d'importantes variations de celui-ci. Il y a cependant d'importants aspects à prendre en compte. Sur le marché nord Américain par exemple, on trouve les Panamas principalement en colori naturel ou blanchi (les autres coloris étant obtenus par teinture). Malgré le succès du blanc il faut savoir que le blanchiment affaiblit le chapeau qui résistera, par conséquent, moins bien à l'usure du temps que son pair de couleur naturelle. Au plus la couleur naturelle est uniforme sur l'ensemble, au plus la qualité sera au rendez-vous. Enfin, les teintes des chapeaux dits de couleur naturelle peuvent varier sensiblement vers le gris comme le rougeâtre; chaque Panama est unique.

5. Enfin, l'appellation Panama n'est pas clairement régulée et certaines fibres s'apparentant à la carludovica palmata sont utilisées pour vendre des Panamas n'en étant pas vraiment. Certains de ces matériaux de 'substitution' sont de bonne qualité et les chapeaux en découlant sont vendus à des prix justifiés tandis que d'autre ne le sont clairement pas. Soyez donc vigilants et essayez de garder ces conseils à l'esprit.

Néanmoins, sans expérience, comparaison et examen de nombreux Panama, ces critères ne permettront pas clairement à un néophyte de mettre un prix sur un chapeau. Aussi, chaque chapeau étant unique et tissé à la main, la qualité est toujours différente d'un spécimen à un autre et la difficulté à définir la justesse d'un prix dépendra de l'expérience et de la connaissance personnelle des fluctuations du marché.

Pour résumer, si vous n'êtes pas confiant dans votre jugement, optez pour un revendeur de confiance.

L'équipe Village Hats

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Lectures complémentaires:

The Panama Hat Trail de Tom Miller. Adventure Press, National Geographic.

Panama: A Legendary Hat par Martine Buchet. Photographies par Laziz Hamani. éditions Assouline

El Sombrero De Paja Toquilla: Historia y Economia par Miguel Ernesto Dominguez. Banco Central Del Ecuador.

Tejiendo la Vida: Las artesanias de la paja toquilla en el Ecuador par Maria Leonor Aguilar de Tamariz. Centre Interaméricain des Artisanats et Arts Populaires, CIDAP.